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se pencha le poing levé sur son adversaire, toujours étendu :

— Debout ! clama-t-il d’une voix dure, implacable, telle la voix de l’Ange au Jugement dernier.

Watson comprit qu’il n’y avait aucune pitié à attendre de cette brute :

— Recule, et je me lève ! riposta-t-il.

— Si t’es un gentleman, lève-toi, et tout de suite ! fit Patsy, les yeux flamboyants de colère, tout prêt à assommer sa victime. En même temps il balança son pied en arrière pour en frapper la face de l’autre. Watson para le coup de ses bras croisés et se remit debout si prestement qu’il avait repris son adversaire par la taille sans donner à celui-ci le temps de frapper. Watson s’adressa aux spectateurs de cette scène :

— Séparez-vous, les gars ! Vous voyez bien que je ne le frappe pas ! Je ne veux pas me battre, je ne demande qu’à sortir d’ici !

Nul, dans le cercle, ne broncha, n’ouvrit la bouche. Ce silence était de mauvais augure et Watson en ressentit un léger frisson. Patsy tâcha de le renverser, mais ne réussit qu’à tomber lui-même sur le dos. S’arrachant à lui, Watson se dirigea vers la porte. Mais les autres s’interposèrent. Ils avaient des faces blêmes, aux traits empâtés, de celles qui ne voient jamais le soleil, et Watson comprit qu’il avait affaire aux oiseaux de nuit et autres bêtes de proie des bas-fonds de la ville. Non seulement ils lui barrèrent le passage, mais le repoussèrent et le rejetèrent