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Patsy, en accompagnant ces mots de tout un chapelet d’injures.

— Si j’ai commis quelque faute, c’est bien sans le vouloir, je vous assure et…

Le visiteur ne put en dire davantage, car Patsy l’interrompit :

— Fichez le camp ! assez dégoisé ! fit-il en brandissant son couteau et sa fourchette comme pour ponctuer cette injonction.

D’un coup d’œil rapide, Watson vit cette fourchette prête à lui entrer dans les côtes. Comprenant qu’il n’y avait pas à raisonner avec ce forcené, il fît promptement demi-tour. Mais la vue de cet homme battant en retraite accentua sans doute la rage du digne commerçant, car, lâchant couteau et fourchette, il fonça sur lui.

Patsy pesait cent quatre-vingts livres : Watson également. Ils avaient ce point commun. Mais Patsy n’était qu’une brute, qu’un lourdaud batailleur de bar, tandis que Watson avait sur lui l’avantage de connaître la boxe. Patsy, sans prendre la précaution de se couvrir, fonça sur lui et lui appliqua un vigoureux swing de son poing droit. Il eût suffi à Watson de lui décocher un direct du gauche et de s’échapper. Mais Watson possédait une autre supériorité : sa science pugilistique et son expérience des bouges et des ghettos lui avaient enseigné à se contenir et à rester maître de lui-même.

Il pivota sur ses talons et, au lieu de frapper, évita