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genre d’individus qui devaient boire à ces nombreuses tables et il fit le tour de la pièce avant de sortir.

Tout au fond, un couloir s’ouvrait sur une petite cuisine, où, assis seul à une table, se tenait Patsy Horan, propriétaire du Vendôme, qui avalait, avec hâte, un morceau avant l’invasion de la clientèle du soir. Patsy Horan était de fort méchante humeur ; il s’était levé du pied gauche ce matin et rien n’avait bien marché de toute la journée. Ses garçons, si on le leur avait demandé, eussent déclaré qu’il n’était pas bon à prendre avec des pincettes. Mais Carter Watson ignorait ce détail. Tandis que le sociologue pénétrait dans le petit couloir l’œil de Patsy Horan tomba sur le magazine.

Sous l’empire de sa colère, il s’imagina que l’inconnu était un de ces quidams qui abîmaient et dégradaient le mur de son arrière-boutique en y collant ou en y clouant des affiches. L’illustration en couleurs sur la couverture du magazine aggrava cette méprise et le convainquit que c’était une de ces réclames. Les choses se gâtèrent. Couteau et fourchette en main, Patsy bondit devant Carter Watson :

— Ouste ! mugit-il. Dehors ! et vite ! Je connais votre manège !

Carter Watson sursauta : l’homme avait bondi sur lui comme un diable surgissant d’une boîte à surprise :

— On vient me détériorer mes murs, hein ! Clama