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morte en un tel quartier, mais sa curiosité était piquée au vif et il voulait la satisfaire. Au cours de ses vingt ans de voyage et d’études sociales dans toutes les parties du monde, il avait conservé de sa ville natale un souvenir pur et frais, et sa métamorphose le stupéfiait réellement. Il décida de poursuivre son exploration afin de constater à quel degré d’infamie était tombée sa chère ville.

D’ailleurs, autre chose que la simple curiosité l’y poussait : Carter Watson se passionnait pour les études sociales et civiques.

Quoique jouissant d’une honnête aisance, il s’était bien gardé de dissiper son énergie dans la frivolité des thés et des dîners mondains ; la fréquentation des actrices, des champs de course et les autres diversions de ce genre le laissaient complètement froid. Les problèmes éthiques l’absorbaient tout entier et il prétendait, à juste titre, jouer un rôle de réformateur social, bien qu’il se fût jusque-là borné à écrire des articles dans les revues sérieuses et à faire de solides et brillantes études sur les mœurs et les taudis de la classe ouvrière, réunies par lui et publiées en volumes. Parmi les vingt-sept ouvrages dont il était l’auteur figuraient, entre autres, les œuvres suivantes : Si le Christ revenait à La Nouvelle-Orléans, L’Esclavage du Travailleur, La Réforme des habitations ouvrières à Berlin, Les Taudis ruraux d’Angleterre, Le Monde des Docks, La Réforme par l’évolution contre la révolution, Les Centres universitaires