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À sept heures, Eliceo revenait me voir, mais toujours sans les peaux. Il me tendit cette épître :

Señor London,

Je voudrais vous persuader que j’ai perdu, aujourd’hui, à trois heures et demie de l’après-midi, la clé de ma chambre. Tandis que je distribuais des vivres aux soldats, j’ai dû la laisser tomber quelque part. Dans cette perte, je vois la volonté de Dieu.

Une lettre de votre honorable personne m’a été remise par le porteur de ma réponse. Demain, je tenterai l’impossible pour remplir ma promesse envers vous. Je me sens honteux de ne pouvoir maîtriser les maux qui affligent les infortunés coloniaux. N’oubliez pas, je vous prie, de m’envoyer la bagatelle que vous m’avez offerte. Remettez-moi ce témoignage de votre appréciation par le porteur, très digne de confiance. Par la même occasion, donnez-lui une petite somme d’argent pour lui-même ; ce faisant, vous mériterez l’éternelle gratitude de

Votre fidèle serviteur,

Capitan Ernesto Becuci.

Jointe à cette lettre, je trouvai la poésie originale ci-dessous. Autant que je sache, elle n’a trait ni aux peaux de léopards ni au remerciement tangible.