peau de léopard, mais plein de renseignements. À l’aide de ma carte de visite, de celle de mon hôtel, de ma montre et des doigts du gamin, je finis par saisir qu’à six heures, ce soir-là, il se présenterait à mon hôtel avec dix peaux de léopard, pour me les faire examiner. En outre, j’appris que les dix peaux appartenaient à un capitaine Ernesto Becuci et que mon jeune Équatorien se nommait Eliceo.
À six heures précises, le gosse entra dans ma chambre, tenant à la main un petit rouleau de papier à mon adresse. Je l’ouvris et mis au jour une partition musicale manuscrite avec accompagnement de piano : Hora tranquila, valse, por Ernesto Becuci.
« Je désire des peaux de léopard et le propriétaire, pensai-je, m’envoie à la place un morceau de musique. »
Je fis quelques signes de protestation, mais le commissionnaire m’assura qu’il m’apporterait sans faute les peaux à l’hôtel le lendemain matin à neuf heures. Je lui confiai l’accusé de réception suivant :
Cher Capitaine Becuci,
Mille remerciements pour votre aimable envoi : la valse Hora Tranquila. Mme London me la jouera ce soir même au piano.
À vous sincèrement,