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matraques des policiers et protégé par les cellules des prisons de la ville et par le droit de me condamner pour outrage à magistrat (amende, ou emprisonnement), vous avez préféré me tyranniser. Vous pouviez frapper en toute immunité – vous le saviez, et vous avez frappé. Vous le saviez, parce que bien souvent auparavant vous avez déjà frappé impunément de pauvres diables qui étaient venus se présenter devant vous.

Et c’est sur ce point précis que je vous en veux. Aussi calmement que si vous aviez eu derrière vous un millier de fusils prêts à vous protéger, vous vous êtes conduit avec moi comme un tyran, comme une brute. Aviez-vous besoin de me rudoyer et de me malmener de cette façon dès que je me suis présenté à la barre ? Je n’avais qu’un seul témoin, prêt à se porter garant du fait que j’étais un homme tranquille et que Muldowney et sa bande n’étaient que de faux témoins. Était-il aussi nécessaire de le rudoyer et de le malmener, comme un pickpocket bouscule et malmène un honnête homme ? C’est exactement ce que j’ai pensé lorsque je vous ai vu, vous, le juge, convenablement assisté, bousculer et malmener mon pauvre et unique témoin.

Vous devez comprendre, à ce point de ma lettre, la raison qui me pousse à vous en vouloir. Vous avez eu la même attitude, cruelle, tyrannique, et injuste, que les juges de police et les magistrats ont toujours eue dans le monde anglo-saxon, pendant des dizaines de