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— L’heure est tardive, remarqua-t-il en frissonnant. Ne vaudrait-il pas mieux…

— Une affaire du roi n’attend jamais ! tonna Yi-Chin-Ho. Viens avec moi quelque part où nous soyons seuls, et vivement. C’est d’une affaire importante que je dois m’entretenir avec toi. Une affaire royale ! ajouta-t-il d’un air encore plus terrible, si bien que la pipe en argent de Pak-Choung-Chang, échappant à ses doigts débiles, résonna sur le plancher.

— Sache donc, prononça Yi-Chin-Ho quand ils se furent retirés à l’écart, que le roi est affligé d’une maladie, d’une terrible maladie. Son médecin privé, n’ayant pu réussir à le guérir, a eu la tête tranchée, ni plus ni moins. Des huit provinces sont venus de nombreux médecins pour soigner le monarque. Dans une savante consultation, ces personnages ont décidé qu’il n’y aurait d’autre remède à la maladie du roi qu’un nez, un nez d’un certain genre, d’une espèce nasale toute particulière.

« Alors je fus appelé par un personnage non moindre que le premier ministre de Sa Majesté. Il me mit dans la main un papier sur lequel les médecins des huit provinces avaient dessiné un nez d’une espèce très rare, dessin certifié authentique par le sceau de l’État.

« – Va, me dit Son Excellence le Premier Ministre. Va chercher cet appendice nasal, car la maladie du roi est pénible. Et n’importe où tu rencontreras ce nez-là sur une figure humaine, coupe-le tout