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— Un nez peu commun, dit le gouverneur, un nez comme je n’en ai jamais vu. Mais que comptes-tu en faire, Yi-Chin-Ho ?

— Je le cherche comme moyen de restituer l’argent au gouvernement. Je le cherche pour rendre service à Votre Excellence, et je le cherche pour sauver ma pauvre tête indigne. Je cherche, en outre, à obtenir de Votre Excellence qu’Elle ait la bonté d’apposer son sceau sur ce portrait d’un nez.

Le gouverneur, en riant, apposa sur la feuille le sceau de l’État, et Yi-Chin-Ho prit congé de lui.

Pendant un mois et un jour il suivit la Voie royale menant aux rives de la mer Occidentale ; et là, certain soir, à la porte de la plus riche maison d’une cité florissante, il heurta à grands coups de marteau.

— Je ne veux voir personne autre que le maître de la maison, déclara-t-il fièrement aux serviteurs effrayés. Je voyage pour affaire du roi !

Il fut conduit aussitôt à une chambre où le maître de la maison, éveillé de son sommeil et clignotant des yeux, fut amené devant lui.

— Tu es Pak-Choung-Chang, principal citoyen de cette ville, dit Yi-Chin-Ho de son ton le plus sévère. Je viens ici pour affaire royale.

Pak-Choung-Chang se mit à trembler, sachant que les affaires royales sont toujours redoutables. Ses genoux s’entrechoquèrent, et il faillit s’affaisser sur le sol.