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— Eh bien, reviens me l’expliquer la nuit prochaine. Pour le moment, j’ai envie de dormir, dit le gouverneur, reprenant son ronflement au point où il avait été interrompu.

La nuit suivante, ayant obtenu une nouvelle permission du geôlier, Yi-Chin-Ho vint reprendre sa place au chevet du gouverneur.

— Est-ce toi, Yi-Chin-Ho ? demanda le haut fonctionnaire. As-tu le plan ?

— C’est moi, Votre Excellence, répondit Yi-Chin-Ho, et voici le plan.

— Parle ! ordonna le gouverneur.

— Voici le plan, répéta Yi-Chin-Ho. Je le tiens dans ma main.

Le gouverneur se mit sur son séant et se frotta les yeux.

Yi-Chin-Ho lui tendit une feuille de papier, que le gouverneur approcha de la lumière.

— Ce n’est qu’un nez, dit-il.

— Un nez un peu pincé, tenez, ici et là, Votre Excellence.

— Un peu pincé par-ci par-là, comme tu dis.

— Et néanmoins ce nez un peu pincé, de-ci, de-là, est un nez épais, tenez, là tout au bout, continua Yi-Chin-Ho. Votre Excellence pourrait chercher longtemps un nez pareil sans le trouver.

— Un nez pas ordinaire, en effet, concéda le gouverneur.

— Avec une verrue dessus, fit remarquer Yi-Chin-Ho.