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consentais à me laisser sortir une toute petite heure cette nuit. Et tout ira bien également pour toi, car je veillerai à ton avancement au cours des années, jusqu’à ce que tu sois nommé directeur de toutes les prisons de Chosen.

— Qu’est-ce qui te prend ? demanda le geôlier, et que signifie cette folie ? Te laisser sortir une petite heure, toi qui attends qu’on vienne te couper le cou ! Et tu oses le demander à moi, chargé d’une mère âgée et fort respectable, sans parler d’une épouse et plusieurs enfants en bas âge ! La peste soit d’un coquin de la sorte !

— Depuis la Cité sainte jusqu’aux Huit Côtes il n’existe aucun endroit où je puisse me cacher, répondit Yi-Chin-Ho. Je suis un homme intelligent, mais ici, en prison, à quoi me sert mon intelligence ? Une fois libre, je sais parfaitement où trouver l’argent pour le rendre au gouvernement. Je connais un nez qui me tirera de toutes mes difficultés.

— Un nez ? s’écria le geôlier.

— Un nez ! confirma Yi-Chin-Ho. Un remarquable nez, si je puis m’exprimer ainsi ! un nez tout à fait digne de remarque et que j’ai remarqué.

Le geôlier leva les mains de désespoir.

— Ah ! quel farceur ! Quel loustic tu fais ! fit-il en s’esclaffant. Et dire qu’une tête si admirable doit aboutir au billot !

Ce disant, il tourna les talons et s’éloigna. Mais tendre malgré tout de cœur et de cervelle, au