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Hazard remit le récipient dans sa poche.

— Tu continues ? demanda-t-il, ou bien abandonnons-nous la partie ?

— Jamais de la vie, s’indigna Gus. Je remets ça. Aucun Lafee n’a capitulé devant le danger, si j’ai perdu mon cran tout à l’heure, c’était à cause d’un malaise passager, une espèce de mal de mer. Je suis rétabli maintenant et je veux grimper au sommet.

— Bravo ! encouragea Hazard. Mais cette fois reste à ton tour dans la crevasse et je te montrerai la manière de s’y prendre.

Mais Gus refusa net. Il soutint qu’une nouvelle tentative serait plus aisée et moins périlleuse pour lui, alléguant que grâce à ses cent seize livres il lui serait moins difficile de s’agripper au rocher poli que Hazard avec ses cent soixante-cinq livres ; en outre, celui-ci, vu la différence de poids, pourrait mieux le retenir en cas de glissade. Enfin, il possédait l’avantage de sa précédente expérience. Hazard comprit le bien-fondé de ses arguments et céda bien malgré lui.

Le succès vint confirmer le point de vue de Gus. À la seconde tentative, au moment où il semblait prêt à renouveler sa chute, il atteignit d’un suprême effort le crampon convoité et, à l’aide de la corde, Hazard l’y eut bientôt rejoint. Le crampon suivant se trouvait à environ vingt mètres : mais, à peu près à mi-chemin, le mouvement de quelque glacier avait en des temps reculés creusé un léger sillon. Gus en