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— Mieux vaut attendre un peu plus tard, quand la montée deviendra vraiment difficile.

À quelque vingt-cinq mètres au-dessus d’eux apparaissait le premier crampon. Le poids des glaces hivernales l’avait tordu et plié vers le bas au point qu’il se détachait du rocher à moins de quatre ou cinq centimètres : à une telle distance, il était difficile de le saisir au lasso. À maintes reprises Hazard roula sa corde et la lança comme un véritable cow-boy, mais chaque fois il se vit frustré par la décevante saillie. Gus ne fut pas plus heureux.

Profitant des aspérités de la surface, ils parvinrent à monter de six à sept mètres et là découvrirent une crevasse peu profonde où se reposer. La coupure du Dôme était si proche d’eux qu’ils pouvaient, du bord de la crevasse, plonger leurs regards à plus de six cents mètres le long de la paroi lisse et à pic. L’obscurité, qui s’attardait encore dans les profondeurs, les empêchait de voir plus bas.

Le crampon se trouvait maintenant à une quinzaine de mètres, mais le sentier qu’ils devaient parcourir était dénué de toute saillie et incliné à moins de cinquante degrés. Impossible d’y reprendre haleine en aucun point. Il fallait l’escalader d’une seule traite ou risquer de glisser. Étant donné le profil arrondi du Dôme, si le grimpeur lâchait pied, il glisserait, non pas dans la direction de son point de départ où il échouerait sur la Selle, mais dévierait au sud et atterrirait