Page:London - En rire ou en pleurer, 1976.djvu/266

Cette page n’a pas encore été corrigée

bas, il leur semblait être perchés sur le pivot du monde et même les pics de la Sierra, aux neiges éternelles, leur paraissaient bien au-dessous d’eux. D’un côté, à huit cent mètres de profondeur, gisait la petite vallée Yosémite, de l’autre, à quinze cents mètres, la grande Yosémite. Les rayons du soleil frappaient les grimpeurs, mais l’obscurité nocturne remplissait encore les deux vastes abîmes où plongeaient leurs regards. Plus haut, baignée dans la pleine lumière, apparaissait la courbe majestueuse du Dôme.

— Que comptes-tu faire de cela ? interrogea Gus, en désignant un flacon clissé de cuir que Hazard fourrait avec soin dans la poche de sa chemise.

— Du courage hollandais, parbleu ! Nous aurons besoin de toute notre énergie et d’un peu plus encore. Eh bien — il tapota le flacon, d’un geste significatif — ce petit supplément se trouve là-dedans.

— Excellente idée, approuva Gus.

Il eût été difficile de savoir d’où leur venait cette notion fausse : mais ils étaient jeunes et, au livre de la vie, il leur restait bien des pages à couper. En outre, ils croyaient à l’efficacité du whisky contre les morsures de serpents : aussi avaient-ils emporté une bonne provision d’alcool de pharmacie. Jusqu’alors, ils n’y avaient pas touché.

— On en boit un peu avant de partir ? demanda Hazard. Gus regarda dans le précipice et hocha la tête.