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longues années durant les gens à l’esprit aventureux qui fixaient des yeux ardents sur la crête terminale.

Un jour, deux ascensionnistes pratiques se mirent en devoir de percer dans la roche à quelques pieds de distance les uns des autres des trous dans lesquels ils scellèrent des crampons. Mais quand il se virent à cent mètres au-dessus de la Selle collés comme des mouches à la paroi, avec, de chaque côté d’eux, un abîme béant, leurs nerfs fléchirent et ils abandonnèrent l’entreprise.

L’honneur de l’achever devait revenir à un Écossais indomptable, un certain George Anderson. Il reprit le travail au point où les autres l’avaient laissé et, après avoir foré des trous et grimpé pendant une semaine, il mit enfin le pied sur la cime redoutable et de là considéra les profondeurs du lac Miroir, au-dessous de lui.

Au cours des années suivantes, maints hardis compagnons profitèrent de la longue échelle de corde qu’il avait laissée en place ; mais un hiver, la neige et la glace emportèrent échelle et câbles. La plupart des crampons, bien que tordus et courbés, tenaient encore, mais depuis lors, peu d’hommes avaient tenté l’ascension périlleuse : parmi ceux-là plus d’un perdit la vie sur la pente traîtresse, et pas un ne réussit à gagner le sommet.

Gus Lafee et Hazard van Doorn avaient quitté les souriantes vallées de la Californie et fait le voyage des hautes Sierras pour tenter la grande aventure.