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pu voir se répéter le lever du soleil ; ils auraient vu jaillir derrière neuf pics successifs le vaste globe étincelant et contemplé dans les eaux le reflet fidèle de ce resplendissant spectacle. Mais la grandeur sublime de cette scène était perdue pour eux. Frustrés du principal plaisir de leur promenade à la vallée Yosemite, ils ne pouvaient s’en consoler et devenaient inaccessibles aux merveilles du paysage.

Le Demi-Dôme dresse sa tête rongée par les glaces à dix-huit cents mètres au-dessus du niveau moyen de la vallée Yosemite. Le nom même de ce rocher titanesque en constitue une description exacte et complète. Il représente ni plus ni moins qu’un dôme cyclopéen, bien arrondi, coupé en deux aussi nettement qu’une pomme le serait par un couteau : une seule moitié du dôme subsiste, l’autre s’étant trouvé emportée par un grand fleuve de glace, à l’époque tourmentée de la période glaciaire.

En ces temps reculés, un de ces fleuves solides se tailla un vaste lit à même le roc plein. Ce lit est actuellement la vallée Yosemite.

Nous revenons au Demi-Dôme. Sur son côté nord-est, par des sentiers tortueux et des pentes ardues, on peut atteindre la « Selle » qui s’en détache comme une gigantesque tablette : de là, sur une longueur de trois cents mètres, se dessine le grand arc jusqu’au sommet du Dôme. Trop escarpés de quelques degrés pour qu’on pût en faire l’ascension sans aide, ces trois cents mètres de rocher défièrent de