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viderait et tomberait comme une pierre. Il me restait l’unique espoir de voir le gosse tenir bon pendant que le ballon atterrirait de lui-même. Il m’était impossible d’arriver jusqu’à mon resquilleur ou de me hisser le long du mince parachute plié : en admettant que j’eusse réussi à atteindre l’orifice, que faire alors ? À cinq mètres de ce point, le gamin, sur son perchoir précaire, se balançait au-dessus du vide.

Les pensées se succédaient dans mon cerveau en moins de temps qu’il n’en faut pour les exprimer. Je me rendis bientôt compte de la nécessité de détourner l’attention du gamin du terrible danger qu’il courait.

Mettant en œuvre toute mon énergie pour paraître tout à fait calme, je lui criai gaiement :

— Hé, là-haut, comment ça va ?

il baissa les yeux vers moi, refoula ses larmes et son visage s’illumina. Mais à cet instant le ballon passa dans un courant contraire, pivota à demi sur lui-même et s’inclina. Le gamin oscilla fortement et vint de nouveau frapper la toile. Du coup, il se reprit à pleurer.

— C’est amusant, hein ? lui demandai-je avec enthousiasme, comme si c’eût été réellement le jeu le plus passionnant du monde, et, sans lui donner le temps de me répondre, j’ajoutai :

— Comment t’appelles-tu ?

— Tommy Dermott.

— Enchanté de faire ta connaissance, Tommy,