Page:London - En rire ou en pleurer, 1976.djvu/250

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le sol se trouvait déjà à trois cent cinquante mètres et cependant j’entendais un enfant pleurer doucement et très près de moi, me semblait-il. Bien que le Petit Nassau s’élançât au ciel comme une fusée les sanglots ne s’affaiblissaient pas.

Je commençais à avoir peur et je cherchais des yeux d’où venaient ces plaintes, quand j’aperçus au-dessus de moi un gamin à cheval sur le sac de sable destiné à ramener à terre le Petit Nassau. C’était le gosse que j’avais vu se débattre entre les deux jeunes filles, ses sœurs, comme je l’appris plus tard.

Oui, il était bien là, à califourchon sur le sac et se cramponnant à la corde comme un noyé. Un coup de vent inclina légèrement le ballon et le moutard se balança dans l’espace, puis vint frapper l’enveloppe tendue avec une violence qui me secoua à une dizaine de mètres plus bas. Je m’attendais à le voir lâcher prise, mais il tenait bon, tout en braillant.

On m’expliqua par la suite qu’au lancer du ballon, l’enfant, échappant à ses sœurs, avait passé sous la corde et s’était sans hésiter jeté à cheval sur le sac. Je m’étonne encore que la secousse du départ ne l’ait pas débarqué.

Je compris pourquoi le ballon s’était redressé si lentement et pourquoi George m’avait crié de descendre. La mort dans l’âme je me demandais quelle décision prendre. Si je me séparais du ballon avec mon parachute, aussitôt le sac se retournerait, se