— Mais je ne veux pas quitter Daisy ! Je ne veux pas quitter Daisy !
Il se remit à marcher de long en large, puis s’arrêta curieusement pour écouter.
— Comment pouvais-je savoir… oh ! oh ! sanglotait Loretta. Il ne m’a pas prévenue… Personne ne m’avait jamais embrassée… Je n’aurais jamais rêvé qu’un baiser pût être si compromettant… jusqu’à ce que… oh ! oh !… jusqu’à ce qu’il me l’eût écrit… Je n’ai reçu la lettre que le matin.
Le visage du jeune homme s’éclaira, comme si la clarté d’une aube descendait sur lui.
— C’est pour cela seulement que vous pleurez.
— N… non.
Il sentit son cœur se renforcer dans sa poitrine.
— Alors, pourquoi pleurez-vous ? demanda-t-il d’une voix désespérée.
— Parce que vous avez dit que je devais épouser Billy. Et je ne veux pas, moi ! Je ne veux pas quitter Daisy ! Je ne sais pas ce que je veux. Oh ! si je pouvais mourir !
Il se raidit pour un nouvel effort.
— Écoutez-moi, Loretta, et soyez raisonnable. Qu’est-ce que cette histoire de baisers ? Vous ne m’avez pas tout dit ?
— Je… je n’ose pas tout vous dire. Un nouveau silence tomba. Elle le regardait d’un air suppliant.
— Est-ce nécessaire ? balbutia-t-elle enfin.