Page:London - En rire ou en pleurer, 1976.djvu/159

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il délibéra quelque temps en lui-même, comme un nageur se prépare à plonger.

— Racontez-moi tout, dit-il d’une voix très ferme, sans rien me cacher.

— Et… me pardonnerez-vous jamais ? implora-t-elle d’une voix affaiblie et tremblante. Il hésita, poussa un long soupir, et fit le plongeon.

— Oui, dit-il désespérément. Je vous pardonnerai. Allez-y !

— Personne n’était là pour me prévenir, commença-t-elle. Nous restions si souvent seuls ensemble ! Je ne connaissais rien du monde, alors…

Elle s’arrêta songeuse. Bashford se mordait la lèvre d’impatience.

— Si seulement j’avais su ! Nouvelle pause.

— Oui ! Oui ! Continuez ! pressa-t-il.

— Nous étions ensemble presque tous les soirs.

— Vous et Billy ? demanda-t-il avec une violence douce dont elle s’alarma.

— Oui, avec Billy. Nous étions souvent ensemble. Si j’avais su… Il n’y avait personne pour m’avertir… J’étais si jeune…

Au moment de poursuivre elle le regarda avec inquiétude.

— Le misérable ! s’exclama Bashford.

Ned Bashford se leva d’un bond. C’était, non pas un Athénien lassé, mais un jeune homme furieusement en colère.