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cela tous les jours. Parce que vous avez changé d’avis ou que vous ne saviez pas au juste ce que vous vouliez, parce que vous avez, pour employer une expression un peu forte, envoyé promener un homme !

— Envoyé promener ! – Elle venait de lever la tête et le regardait avec des yeux baignés de larmes. – Oh ! Ned ! s’il n’y avait que cela !

— Que cela ? – demanda-t-il d’une voix caverneuse, en retirant lentement ses mains de dessus les siennes. Sur le point de reprendre la parole, il se contint.

— Mais je ne l’épouserai pas ! protesta Loretta avec force.

— À votre place, j’en ferais autant ! conseilla-t-il.

— Mais je suis obligée de l’épouser !

— Obligée de l’épouser ! – Elle fît un signe de tête affîrmatif. – Voilà une expression un peu catégorique.

— Je le sais, dit-elle, en essayant de réprimer le tremblement de ses lèvres. Puis elle continua, avec plus de calme : – Je suis une fille perverse ! Une fille terriblement perverse ! Personne ne sait à quel point je suis perverse !… Billy est le seul à le savoir.

Un silence tomba. Ned Bashford avait pris une figure grave et regardait Loretta d’un air étrange.

— Lui ?… Billy seul le sait ? demanda-t-il enfin. Un signe de tête hésitant mais affirmatif et une rougeur ardente des joues constituèrent la réponse.