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ouvrit à Mme Hemingway, et lui en dit même un peu plus. Celle-ci fît mine d’acquiescer, tandis qu’elle surprenait la paupière de son mari en train de s’abaisser furtivement en un clin d’œil qui ne laissait aucun doute sur sa signification.

C’est vers cette époque que Loretta reçut une lettre de Billy, assez différente des précédentes. Naturellement, comme dans toutes celles qu’elle avait reçues, il s’épanchait sur ses malheurs : c’était une longue litanie de tous les symptômes de ses maladies, il racontait ses souffrances, sa nervosité, son manque de sommeil, et s’étendait sur l’état de son cœur. Puis suivaient quelques reproches, comme il n’en avait jamais formulés auparavant, mais suffisamment circonstanciés pour la faire pleurer, et suffisamment vrais pour donner à son visage une expression tragique. Elle ne se départit pas de cet air angoissé pendant le petit déjeuner, ce qui rendit perplexes Jack et Mme Hemingway, et ennuya Ned. Ils interrogeaient du regard ce dernier, mais il ne pouvait leur répondre, et se contenta de hocher la tête.

— Je saurai avant ce soir, dit Mme Hemingway à son mari.

Mais Ned rencontra Loretta, dans le courant de l’après-midi, dans le grand salon. Elle essaya de partir, mais il lui prit les mains, et elle se trouva face à lui, les cils mouillés et les lèvres tremblantes. Il la regarda silencieusement et avec componction. Ses cils se mouillèrent encore plus.