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Elle possédait la grâce d’une svelte fleur, la fragilité de couleurs et de lignes d’une fine porcelaine : toutes choses auxquelles il prenait grand plaisir, sans songer à la force vitale qui palpitait là-dessous, et en dépit de Bernard Shaw, en qui il avait foi.

Loretta s’épanouissait comme un bourgeon. Elle développait rapidement sa personnalité. Elle se découvrait une volonté bien à elle et non emmenée à perpétuité avec les caprices de Daisy. Elle était choyée par Jack Hemingway, gâtée par Alice Hemingway et dévotement servie par Ned Bashford. Ils encourageaient ses fantaisies et riaient de toutes ses folies, tandis qu'elle donnait libre cours à toutes les aimables petites tyrannies qui existent à l’état latent dans le cœur de toutes les femmes délicates et jolies. Tout ce qui l’entourait, à présent, faisait s’estomper peu à peu son désir de ne pas quitter Daisy, et cela ne la tourmentait plus, comme aux temps révolus de sa camaraderie avec Billy. Au fur et à mesure qu’elle avait connu Billy, elle s’était rendu compte qu’elle ne pourrait se passer de Daisy et vivre séparée d’elle. Maintenant, plus elle connaissait Ned Bashford, et plus elle abandonnait l’idée de rester avec Daisy.

Ned Bashford, cependant, avait commis quelques erreurs : il confondait toujours la superficialité et la profondeur, et mélangeait apparence et réalité au point de n’en faire qu’une seule et unique chose. Loretta était différente des autres femmes, elle ne cachait pas son jeu, et était la vérité vraie. Il s’en