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ivre. Avant que je fusse revenu de ma surprise, il m’avait mis dans l’état où vous me voyez. Ma vie était en danger, j’ai dû me défendre. Voilà tout ce que j’ai à dire, Votre Honneur. Pour terminer j’ajouterai que je n’en reviens pas d’étonnement. Pourquoi a-t-il dit qu’il était le « Dodo » et pourquoi m’a-t-il sauvagement assailli ?

Sol Witberg reçut une excellente leçon dans l’art de se parjurer. Que de fois, du haut de son siège présidentiel, n’avait-il pas prêté une oreille indulgente aux faux témoignages dans des causes traquées et cuisinées de toutes pièces ? Or voici que, pour la première fois, ces parjures se dirigeaient contre lui, alors qu’il ne trônait plus au tribunal. Soutenu par les huissiers, les gourdins des policiers et les cellules des prisons…

— Votre Honneur, s’écria-t-il, jamais je n’ai entendu pareilles impostures ! Cet homme ment avec une impudence…

Watson se dressa, comme mu par un ressort :

— Votre Honneur, je proteste ! C’est à Votre Honneur seul, n’est-il pas vrai, de juger de la véracité ou de la fausseté des dépositions ? Le témoin vient à la barre pour déposer uniquement sur des faits récents. Son opinion personnelle sur des généralités ou sur mon compte n’a rien à voir avec la présente cause !

Le juge, assez perplexe, se gratta un moment la tête ; puis, avec une flegmatique indignation, il se prononça :