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soigneusement, le facétieux sociologue s’administrait un coup qui laissait une bonne marque. À un moment donné, hissant sur ses pieds le pauvre diable, il se donna du nez, délibérément, un coup violent contre le crâne de l’infortuné gentleman. L’appendice nasal se mit incontinent à saigner :

— Vous voyez cela ! s’exclama Watson en se reculant de façon à faire couler le sang tout le long de son devant de chemise… C’est vous qui avez fait ça ! Et avec votre poing, encore. C’est un véritable assassinat ! Je suis encore obligé de me défendre !

Une fois de plus la figure du juge Witberg fut prise pour cible par un poing qui l’envoya rouler dans l’herbe ; il y resta étendu et se mit à sangloter :

— Je vous ferai arrêter !

— C’est ce qu’a dit Patsy.

— … une attaque brutale… pif, paf… et sans provocation, à coups de poing, comme ça… pif, paf !

— C’est ce qu’a dit Patsy.

— Je vais vous faire arrêter, vous pouvez en être sûr !

— Vas-y donc, mon pote, nous verrons qui des deux aura raison de l’autre !

Sur ces mots, Carter Watson redescendit la gorge, remonta sur son cheval et se rendit à la ville.

Une heure plus tard, tandis que le juge Witberg, tout eclopé, regagnait en boitillant son hôtel, il était arrêté par le garde-champêtre, et inculpé sur la plainte de Carter Watson, d’attaque en terrain interdit et de voies de fait.