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un tour qu’il n’oublierait pas de sitôt – une petite farce macabre qui lui servirait de leçon… Le juge parvint à dire :

— Je puis difficilement concevoir de la rancune chez un homme de votre valeur et avec une telle connaissance du monde ?

— De la rancune ? répliqua Watson. Je n’en éprouve pas le moins du monde, croyez-moi. Ce n’est pas dans mon tempérament ! Pour vous en donner la preuve, je vais vous montrer quelque chose de curieux, que vous n’avez jamais vu auparavant.

Ce disant, Watson jeta les yeux autour de lui et ramassa un silex aigu de la grosseur de son poing :

— Vous voyez ça ? dit-il. Regardez-moi !

Là-dessus, il se donna avec la pierre un coup sec sur la joue. La pierre fendit la chair jusqu’à l’os, et le sang jaillit :

— La pierre était trop pointue, annonça-t-il au magistrat stupéfié qui le crut fou… Il me faut contusionner cela un brin : rien de tel que la vraisemblance en pareil cas.

Watson, ayant trouvé ensuite une pierre ronde, s’en administra de bons coups sur la joue :

— Ah ! gloussa-t-il d’un ton ravi, mon portrait va prendre de beaux tons verts et noirs dans quelques heures. Ce sera très convaincant !

— Vous perdez la tête ! s’écria le juge tout tremblant de stupéfaction.

— Ne voyez-vous donc pas, que j’ai le visage tout