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OÙ BIFURQUE LA PISTE

chiens grondants fut attelée au traîneau, il cria :

— En voilà assez !

Mais, au même instant, un jeune Indien de la tribu se faufila d’un pied léger entre les chiens, et les rejetant à droite et à gauche, tenta de forcer le passage. La crosse de Hitchcock l’envoya sur les genoux, et il tomba ensuite sur le côté. Le docteur-sorcier, qui arrivait à toute allure, fut témoin de la scène.

Hitchcock commanda alors à Sipsu de partir.

À son cri aigu de : « Marche ! », les bêtes furieuses s’élancèrent droit devant elles et les bonds violents du traîneau faillirent faire perdre l’équilibre à la jeune femme.

Sans aucun doute, les dieux étaient irrités contre le docteur-sorcier, car, à cet instant précis, ils le dirigèrent sur la piste.

Le chien de flèche, marchant sur les raquettes du sorcier, le fit culbuter et les neuf chiens suivants, ainsi que le traîneau, lui passèrent sur le corps.

Mais il se releva bien vite et les événements de la nuit eussent pu tourner différemment si Sipsu, frappant en arrière avec le long fouet des chiens, ne l’avait aveuglé.

Hitchcock courait à toute vitesse pour la rejoindre. Il tomba sur le sorcier qui, encore étourdi par la douleur, restait au milieu de la piste.

Et lorsque ce théologien primitif fut de retour dans la cabane du chef, ses connaissances s’étaient accrues quant à l’efficacité du poing de l’homme blanc.