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OÙ BIFURQUE LA PISTE

s’ensuivit un vacarme qui retentit dans le camp endormi.

— Maintenant, nous allons nous procurer des chiens, tant que nous en voudrons ! remarqua-t-il d’un air farouche, en arrachant une hache placée dans les courroies du traîneau. Harnache tous ceux que je te passerai et, en même temps, surveille l’attelage !

Il avança de quelques pas et attendit entre deux pins. La ruée des chiens du camp troublait déjà la tranquillité de la nuit ; il les guetta.

Un point noir, grandissant à vue d’œil, prit forme sur la mystérieuse étendue de neige. C’était un éclaireur du clan, qui galopait ventre à terre et qui, suivant la coutume des loups, hurlait à ses frères la direction à suivre.

Hitchcock se tenait dans l’ombre ; quand le chien arriva à sa hauteur, il se baissa vivement, lui saisit au vol les pattes de devant et l’envoya rouler dans la neige. Puis, il lui asséna un coup derrière l’oreille et le lança à Sipsu.

Pendant qu’elle se hâtait de le boucler dans les harnais, Hitchcock, à grands coups de sa hache, défendait le passage aux autres chiens jusqu’au moment où une masse velue, éclairée de prunelles luisantes et de crocs blancs, surgit sur la crête. Sipsu ne perdait pas une seconde. Lorsqu’elle eut terminé, Hitchcock fit un saut en avant, saisit et étourdit un second chien et le lui jeta. Trois fois il répéta ce geste et, quand une file de dix