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OÙ BIFURQUE LA PISTE

— Il ne s’agit pas de cela !

Hitchcock sentit la chaleur de la colère l’envahir, devant leur mauvaise foi évidente.

— La question est de savoir si nous les laisserons faire, au cas où ce qu’elle dit est vrai. Qu’allons-nous décider ?

Je ne vois aucune raison pour intervenir, reprit Wertz. C’est la façon d’agir de ces gens, leur religion, et cela ne nous regarde pas. Notre seul souci, c’est de ramasser la poudre d’or et de sortir au plus vite de cette contrée abandonnée de Dieu. Elle ne peut être habitée que par des bêtes. Et que sont ces diables noirs, sinon des bêtes ? D’ailleurs, nous ferions là une sacrée opération.

— C’est aussi mon avis, approuva Hawes.

— Nous voilà quatre, à trois cents milles du Yukon ou d’un blanc. Que pouvons-nous risquer contre une cinquantaine d’Indiens ? Si nous ne voulons pas vivre en bonne intelligence avec eux, il ne nous reste qu’à déguerpir. Si nous préférons nous battre, nous sommes écrasés d’avance. De plus, nous avons tapé dans le filon, et par Dieu ! moi, du moins, je m’y accroche !

— Moi idem, appuya Wertz.

Hitchcock se tourna avec un geste d’impatience vers Sigmund, qui fredonnait :

Lorsque les raisins seront mûrs
Tu me reverras dans ces murs.