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OÙ BIFURQUE LA PISTE

la bonne vie et, comme un gosse, tu pleures pour l’avoir dès maintenant. Bah ! Pourquoi ne chanterais-je pas :

L’an prochain, aux premiers beaux jours,
Je te reviendrai pour toujours.
Et si tu m’as été fidèle,
Je compte t’épouser, ma belle !

Dès que j’aurai fini mon temps
Je ne tarderai pas longtemps
Et si…

L’année prochaine, à la moisson
Je rentrerai dans ta maison,
Et si…

Lorsque les raisins seront murs
Tu me reverras dans ces murs
Et si…

Les chiens, hérissés et grondants, se rapprochèrent en cercle de la lumière du feu.

On entendait un crissement monotone de raquettes, coupé, à intervalles réguliers, par le glissement du talon qu’accompagnait un bruit de sucre qu’on tamise.

Sigmund interrompit son chant pour écarter les bêtes à grand renfort de jurons et de tisons.

Tout à coup, une silhouette couverte de fourrures apparut en pleine lumière et une jeune Indienne, se débarrassant de ses raquettes, rejeta en arrière le