Page:London - En pays lointain.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.
226
MÉPRIS DE FEMMES

pagaies rapides comme l’éclair, avait réussi à faire passer sa pirogue en tête.

À la même heure, Mrs Eppingwell, dont l’expérience s’était fort enrichie, rencontra Freda aux courses. Elle ne l’avait plus revue depuis la nuit du bal.

Sans hésiter, elle s’approcha de la danseuse et lui tendit la main, « oui, en public, sans le moindre égard pour la dignité de la paroisse ; remarquez bien, en public », dit ensuite Mrs Mac Fee.

Tout d’abord, comme rapportent les témoins oculaires, la jeune Grecque fit un pas en arrière. Quelques paroles furent échangées entre les deux femmes ; puis Freda, l’orgueilleuse Freda, se mit à pleurer sur l’épaule de la femme du capitaine.

Les gens de Dawson ignorèrent toujours le mobile auquel obéit Mrs Eppingwell, la raison de ce geste fait devant tout le monde comme un comble d’imprudence. Voilà ce dont on ne revenait pas et dont on n’est jamais revenu, du reste.

Il serait injuste d’oublier Mrs Mac Fee.

La digne dame retint une cabine sur le premier vapeur en partance et emporta avec elle une philosophie élaborée au cours de longues veillées silencieuses. Pour elle, la Terre du Nord est dépravée parce qu’il y fait un froid extrême. En effet, comment entretenir dans une glacière la crainte de l’Enfer !