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MÉPRIS DE FEMMES

s’excuser. J’ai passé en revue tous les hommes que je connais, et j’en arrive à croire que… que…

— … Que je suis celui qui vous convient le mieux ?

Elle lui sourit, reconnaissante de lui avoir épargné un aveu pénible.

De sa main libre, Floyd attira la tête de Freda contre son épaule. Le parfum de la chevelure le grisait ; et il s’aperçut que leurs pouls se précipitaient en parfait synchronisme. Voilà un phénomène facilement explicable au point de vue physiologique, mais impressionnant quand même au moment précis où on en fait la découverte.

Cette impression lui était étrangement délicieuse, car toute sa vie il avait caressé plus de manches de pelles que de mains de femmes. Aussi, quand Freda appuya la tête contre son épaule, que ses cheveux lui frôlèrent la joue et que leurs regards se rencontrèrent, se laissa-t-il facilement troubler par la passion amoureuse qui brillait dans les yeux de la femme. Mon Dieu, à qui la faute s’il oubliait ses promesses ? Infidèle à Flossie, pourquoi pas à Loraine ?

Tant de femmes le persécutaient à la fois, qu’il n’aurait eu aucune excuse de se décider maintenant à la légère. Il possédait de l’argent à ne savoir qu’en faire ! Nulle autre que Freda ne saurait mieux embellir sa vie si rude jusqu’ici. Tous les hommes lui envieraient une telle épouse. Mais rien ne pressait. Il fallait agir avec prudence.

Il demanda à brûle-pourpoint :