témoignant la volonté par chacune de ses intonations.
L’homme ne demandait pas mieux et eut un regard de reconnaissance. Mais Freda intervint aussitôt :
— Je regrette, dit-elle, ce n’est pas le moment ; il faut qu’il me suive et tout de suite.
Ces mots tombèrent sans effort de ses lèvres ; mais elle ne put s’empêcher de sourire en elle-même de leur faiblesse, les sentant si peu appropriés à la circonstance. Elle les eût plutôt hurlés.
— Mademoiselle Moloof, se récria Mrs Eppingwell, qui êtes-vous donc pour vous emparer ainsi de Mr Vanderlip et lui dicter sa conduite ?
Les traits de l’homme se détendirent ; et son visage s’éclaira d’un sourire. Il n’y avait encore que Mrs Eppingwell pour le tirer d’embarras ; cette fois Freda avait trouvé à qui parler.
— Je… Je… balbutia Freda dans un instant d’hésitation ; mais son esprit féminin de combativité reprit le dessus.
— Et qui êtes-vous donc pour me poser pareille question ?
— Je suis Mrs Eppingwell, et…
— Bah ! interrompit sèchement Freda. Vous êtes la femme d’un capitaine qui, naturellement, est votre mari. Je ne suis qu’une danseuse. Que voulez-vous faire de cet homme ?
— Cela ne s’est jamais vu, dit avec indignation Mrs Mac Fee, avide d’entrer en lice.