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MÉPRIS DE FEMMES

Il dut s’avouer qu’il n’y songeait guère quelque temps auparavant. Son esprit était encore occupé par le souvenir tout récent de ses fouilles, celles qu’il avait si heureusement entreprises dans le Creek Bonanza. Elles lui avaient fait acquérir une situation bien assise. N’était-ce donc pas Loraine Lisznayi la femme qu’il lui fallait ? Connaissant la grande vie, elle saurait recevoir magnifiquement ses hôtes et faire sonner ses dollars.

Mais Freda lui avait souri ; et il s’était senti pris par elle. Comment eût-il pu reconnaître celle de ces deux femmes qui possédait le mieux son cœur ? Impossible de les comparer ; elles avaient agi sur lui de manières si différentes.

Dès le premier abord, Loraine l’avait ébloui par l’étalage de ses relations princières et par de petites anecdotes sur les cours où elle jouait toujours un rôle avantageux. Elle exhiba un peu plus tard de mignonnes lettres, signées du nom d’une reine authentique qui l’appelait « ma chère Loraine » et se disait « sa très affectionnée ». Il s’émerveilla qu’une si grande dame ait pu consentir à lui consacrer quelques instants.

Pour achever de l’ensorceler, elle le compara à de nobles personnages qui n’existaient du reste que dans son imagination. Ainsi lui fit-elle perdre la tête ; et notre homme regretta de s’être tenu si longtemps à l’écart du grand monde.

Plus rusée, Freda savait habilement doser ses louanges. Parfois elle se faisait humble pour mieux