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MÉPRIS DE FEMMES

descendre la rue principal de Dawson avec l’attelage de chiens-loups du roi de l’or !

Une femme, reporter de l’Étoile de Kansas City étant venue pour prendre des photographies des propriétés de Vanderlip, Loraine fut son acolyte et l’aida à la rédaction d’un article de six colonnes. Les deux femmes furent à cette occasion magnifiquement traitées dans la cabane préparée pour Flossie dont le linge de table rehaussa l’éclat du festin.

On remarqua de fréquentes allées et venues. D’autres festins eurent lieu. Tout s’y passa correctement, soit dit en passant ; n’empêche qu’on ne se fit pas faute d’en jaser ferme, de façon aigre-douce de la part des hommes, avec dépit manifeste de la part des femmes.

Seule, Mrs Eppingwell ne voulut rien entendre. Des rumeurs vagues montaient bien jusqu’à elle ; mais, peu portée au jugement téméraire, elle ferma les oreilles à la médisance. En somme, elle prêta peu d’attention à ce qui se disait.

Freda ne fit pas de même. Elle n’avait sans doute aucune raison d’être indulgente envers les hommes ni de les plaindre ; mais, par une étrange disposition de sa nature, elle s’attendrissait sur les femmes, et sur celles-là même qu’elle était en droit d’aimer le moins. Son cœur s’attendrit donc à la pensée de Flossie qui, en ce moment, suivait la longue piste pour rejoindre un homme qui allait peut-être se lasser de l’attendre.

Freda se la représentait comme une jeune fille