Page:London - En pays lointain.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
LE DIEU DE SES PÈRES

le camp. Trois côtés se trouvaient ainsi protégés, la pente rapide empêchant toute attaque par derrière.

Ces préparatifs terminés, les deux hommes parcoururent le terrain découvert et le débarrassèrent des broussailles clairsemées çà et là.

Du camp opposé s’élevait le grondement des tambours de guerre et les voix des prêtres excitant la colère de leur peuple.

— Le pire est qu’ils vont tous se précipiter sur nous en même temps, dit Bill, comme il revenait la hache sur l’épaule.

— Et attendre jusqu’à minuit, au moment où il fait trop noir pour bien tirer.

— Alors commençons le bal. Il n’est pas trop tôt.

Bill échangea sa hache pour un fusil et se coucha avec soin sur le sol. Un des sorciers, se dressant plus haut que les autres Indiens, se détachait distinctement. Il le visa.

— Tout est prêt ? demanda-t-il.

Stockard ouvrit la boîte aux munitions, plaça la femme à l’abri pour qu’elle pût recharger les armes, et donna le signal.

Le sorcier s’écroula. Il y eut un instant de silence, puis un hurlement sauvage et une volée de flèches d’os s’abattit à peu de distance du retranchement.

— Je serais content de voir le bougre de près, dit Bill, en remplaçant la douille vide. Je jurerais que je l’ai troué juste entre les deux yeux.

— Cela n’aura pas suffi ! dit Stockard en hochant tristement la tête.