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UNE FILLE DE L’AURORE

sorte qu’ils se laissèrent bercer par d’agréables illusions jusqu’au moment où elle abattit son dernier atout. Seulement alors, ils virent clair dans son jeu.

Au début de la semaine, tout le camp était sur pied pour assister au départ de Jack Harrington et de Louis Savoy. Ceux-ci avaient pris leurs dispositions pour atteindre le lot d’Olaf Nelson quelques jours avant l’expiration du délai de protection ! afin de pouvoir se reposer et être dispos, eux et leurs chiens, pour le premier relais.

Sur leur chemin, ils rencontrèrent les hommes de Dawson, qui plaçaient déjà leurs attelages supplémentaires le long de la piste, et il était visible que rien n’avait été épargné pour enlever cet enjeu de plusieurs millions.

Deux jours après le départ de ses champions, Forty-Mile commença à envoyer ses relais, le premier à soixante-quinze, le deuxième à cinquante, et le dernier à vingt-cinq milles du but.

Les attelages destinés à la dernière étape étaient magnifiques, et tous deux si bien assortis que les hommes du camp en discutèrent les mérites sous une température de cinquante degrés en dessous de zéro, pendant une heure entière, avant de les laisser partir.

À la dernière minute, Joy Molineau s’élança au milieu d’eux avec son traîneau. Elle prit à part Lon Mac Fane, qui soignait l’attelage de Harrington. À peine eut-elle commencé à parler, que l’homme resta bouche bée, et l’enthousiasme peint sur son visage laissa prévoir de grandes choses.