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UNE FILLE DE L’AURORE

sans propriétaire, où ils n’ignoraient pas que des milliers et des milliers de dollars n’attendaient que la pelle et la vanne. Cependant, ils n’osèrent s’en emparer, car la loi accordait à Olaf Nelson un délai de soixante jours entre la pose des jalons et l’enregistrement. En attendant, nul ne pouvait toucher au lot.

Dans toute la contrée, on parlait de la disparition d’Olaf, et une vingtaine de mineurs se préparaient à la prise de possession du lotissement et à la course vers Fort-Cudahy, qui devait en décider.

Mais les concurrents n’étaient pas très nombreux à Forty-Mile. Étant donné que les deux clans dépensaient à qui mieux mieux leurs énergies pour favoriser soit Jack Harrington, soit Louis Savoy, personne n’eût été assez sot pour se mettre sur les rangs avec ses seules ressources.

Il s’agissait d’une course de cent milles jusqu’au bureau du commissaire, et on calculait qu’il faudrait aux deux favoris quatre relais de chiens, échelonnés le long du trajet.

Naturellement, le relais final devait être décisif, et, pour les vingt-cinq derniers milles, les partisans des deux candidats s’évertuaient à trouver les animaux les plus vigoureux possible. La rivalité des deux clans s’accentuait, et leurs offres faisaient des bonds si considérables que jamais, dans les annales du pays, le prix des chiens n’avait monté si haut. Cette rafle excita la curiosité publique, qui tourna vers Joy Molineau un œil encore plus indiscret. Non seulement elle avait déclenché toute l’affaire, mais