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UNE FILLE DE L’AURORE

Le camp s’était divisé en deux clans, dont les efforts tendaient à faire arriver premier au but leur favori respectif.

Les meilleurs chiens que pouvait fournir la contrée furent raflés à l’envi, car ceux-là étaient particulièrement, et par-dessus tout, indispensables à la victoire. Et quels lauriers pour le héros ! Outre la possession d’une femme dont la pareille était encore à créer, il deviendrait propriétaire d’une mine valant au bas mot un million de dollars.

Cet automne-là, lorsque la rumeur parvint que Mac Cormack avait découvert de l’or sur le Bonanza, tout le Bas-Pays, y compris Circle-City et Forty-Mile, s’était rué vers le Haut-Yukon, excepté toutefois ceux qui, comme Jack Harrington et Louis Savoy, étaient à ce moment partis en prospection dans l’Ouest. Des pacages de rennes et des ruisseaux furent jalonnés pêle-mêle et, par hasard, le plus invraisemblable des creeks, l’Eldorado.

Olaf Nelson y prit possession de cinq cents pieds le long de la rivière, planta dûment son piquet, et disparut.

À cette époque, le bureau de déclaration le plus proche était situé dans la caserne de la police, à Fort-Cudahy, de l’autre côté du fleuve, en face de Forty-Mile. Mais dès que la nouvelle se fut répandue que le creek de Eldorado était une grotte aux trésors, on découvrit qu’Olaf Nelson avait négligé de descendre le Yukon pour faire enregistrer son claim.

Les hommes jetaient des yeux avides sur le lot