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SIWASH

Dick bourra une nouvelle pipe, tandis que Tommy passait le thé et le mettait de côté pour le retour de Molly.

Et la femme aux yeux flamboyants et au sang de Yankee ?

Aveuglée, écrasée, rampant sur les mains et sur les genoux, suffoquée par le vent, elle arriva enfin devant la tente. Toute la fureur de la tempête s’acharnait contre un énorme paquet qu’elle portait sur les épaules.

Elle essaya, sans y parvenir, de dénouer les attaches des rideaux ; mais Tommy et Dick s’empressèrent de l’aider. Faisant un dernier effort elle entra en chancelant et tomba épuisée sur le sol.

Tommy la débarrassa de son paquet, pendant que Dick préparait un bol de whisky.

– Là, petite fille, dit celui-ci quand elle eut bu le whisky et qu’elle parut reprendre quelques forces. Voilà des nippes sèches. Sautez dedans ; nous allons consolider les piquets de la tente. Appelez-nous quand vous serez prête ; et nous rentrerons pour dîner.

– Tu paries, Dick, si cela lui aura émoussé le tranchant pour le reste du voyage ! dit Tommy à son compagnon, après avoir tapé sur les piquets. Comme cela, elle nous fichera la paix jusqu’à l’arrivée.

— Mais c’est justement ce tranchant qui fait son charme, répliqua Dick, enfonçant la tête entre les