Page:London - En pays lointain.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
SIWASH

Reine-Charlotte, vendant du whisky et mettant le sloop à toutes les sauces.

« C’était au cœur d’un hiver rude et glacial. J’étais de retour à Juneau lorsque je pus avoir des nouvelles de Tilly.

« – Toi venir, me dit le pouilleux qui me les apporta, Killisnoo veut revoir toi maintenant.

« – Qu’est-ce qu’il y a de cassé ? demandai-je.

« – Chef George donner festin ; Killisnoo être femme de George.

« Oui, certes, il faisait froid. Le Taku hurlait comme jamais. L’eau salée gelait sur le pont. J’avais peine à faire avancer mon vieux sloop pris par les griffes du vent, et je me trouvais à une centaine de milles de Dyea.

« À mon départ, j’avais pour tout équipage un homme de l’île Douglas ; mais à mi-chemin, il fut balayé par-dessus la lisse. Je tirai des bordées et revins trois fois en arrière ; mais je ne pus le retrouver. »

— Probable qu’il aura été saisi par le froid, dit Dick, tout en suspendant une jupe de Molly pour la faire sécher. Il a dû couler comme un plomb.

— C’est aussi mon idée. Je finis mon voyage tout seul, et j’étais à moitié mort lorsque j’atteignis Dyea en pleine nuit. La marée m’était favorable, et je pus faire aborder le bateau droit sur la rive, à l’abri du fleuve. Mais il n’y avait pas moyen d’avancer d’un pouce, car l’eau douce ne formait qu’un bloc solide. Les commandes et les poulies étaient couvertes de