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en plus mauvais, tandis que le vieux loup se faisait plus patient et plus plein de sollicitude. Et plus impérieux aussi devenait pour elle le besoin de trouver, sans tarder, la chose qu’elle cherchait.

Elle la découvrit enfin. C’était à quelque mille pieds au-dessus d’un petit cours d’eau qui se jetait dans le Mackenzie, mais qui, à cette époque de l’année, était gelé dessus, gelé dessous, et ne formait, jusqu’à son lit de rocs, qu’un seul bloc de glace. Rivière blanche et morte, de sa source à son embouchure.

Distancée sans cesse par son compagnon, la louve trottait à petits pas, quand elle parvint sur la haute falaise d’argile qui dominait le cours d’eau. L’usure des tempêtes, à l’époque du printemps, et la neige fondante avaient de part en part érodé la falaise et produit, à une certaine place, une étroite fissure.

La louve s’arrêta, examina le terrain tout à l’entour, avec soin, puis zigzaguant de droite et de gauche, elle descendit jusqu’à la base de la falaise, là où sa masse abrupte émergeait de la ligne inférieure du paysage. Cela fait, elle remonta vers la fissure et s’y engagea.

Sur une longueur de trois pieds, elle fut forcée de ramper, mais au delà les parois s’élevaient et s’élargissaient, pour former une petite chambre ronde, de près de six pieds de diamètre. C’était sec et confortable. Elle inspecta minutieusement les lieux, tandis que le vieux loup, qui l’avait rejointe, demeurait à l’entrée du couloir et attendait avec patience. Elle baissa le nez vers le sol