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demment, vers la terre. Mais, en dépit de son effroi, il tint bon et ses dents ne lâchèrent point le lapin. Le sapin ne lui fit aucun mal. Il voyait seulement, lorsqu’il remuait, l’arbre remuer aussi et osciller sur sa tête. Dès qu’il demeurait immobile, le sapin, à son tour, ne bougeait plus. Et il en conclut qu’il était plus prudent de se tenir tranquille. Le sang chaud du lapin, cependant lui coulait dans la gueule et il le trouvait savoureux.

Ce fut la louve qui vint le tirer de ses perplexités. Elle prit le lapin entre ses mâchoires, et, sans s’effarer du sapin qui oscillait et se balançait au-dessus d’elle, elle arracha sa tête à l’animal aux longues oreilles. Le sapin reprit, à l’instar d’un ressort qui se détend, sa position naturelle et verticale, où il s’immobilisa, et le corps du lapin resta sur le sol. Un-Œil et la louve dévorèrent alors, à loisir, le gibier que l’arbre mystérieux avait capturé pour eux.

Tout alentour étaient d’autres sentiers et chemins, où des lapins pendaient en l’air. Le couple les inspecta tous. La louve acheva d’apprendre à son compagnon ce qu’étaient les pièges des hommes et la meilleure méthode à employer pour s’approprier ce qui s’y était pris.