Bill se reprit à gémir.
— Dieu veuille qu’ils tombent sur une bande d’élans ou sur quelque autre gibier, et qu’ils décampent à sa suite ! Ce serait pour nous un débarras…
Henry eut l’air de n’avoir pas entendu. Mais, comme Bill faisait mine de recommencer ses plaintes, il se fâcha tout rouge.
— Arrêtez, Bill, vos croassements. Vous avez des crampes d’estomac, je vous l’ai déjà dit, et c’est ce qui vous fait divaguer. Avalez une pleine cuillerée de bi-carbonate de soude, cela vous calmera, je vous assure et vous redeviendrez d’une plus plaisante compagnie.
Le matin suivant, d’énergiques blasphèmes, proférés par Bill, réveillèrent Henry. Celui-ci se souleva sur son coude et, à la lueur du feu qui resplendissait, vit son camarade, entouré des chiens, qui agitait dramatiquement ses bras et se livrait aux plus affreuses grimaces.
— Hello ! appela Henry. Qu’y a-t-il de nouveau ?
— Grenouille[1] a décampé, fut la réponse.
— Non ?
— Je dis oui.
Henry sauta hors des couvertures et alla vers les chiens. Il les compta avec soin, après quoi il se joignit à Bill pour maudire les pouvoirs malfaisants du Wild, qui lui avaient ravi un autre chien.
— Grenouille était le plus vigoureux de la troupe, prononça Bill.
- ↑ Frog.