innombrable quantité de dieux il voyait maintenant ! Leur foule affairée lui donnait le vertige. Le tonnerre des rues l’assourdissait et leur incessant mouvement, torrentueux et sans fin, le bouleversait. Jamais autant il n’avait senti sa dépendance du dieu d’amour. Il le suivait, collé sur ses talons, quoi qu’il dût advenir.
Une nouvelle épreuve l’attendait qui, longtemps par la suite, demeura comme un cauchemar dans son cerveau et dans ses rêves. Après qu’ils eurent, tous deux, traversé la ville, ils arrivèrent dans une gare pleine de wagons où Croc-Blanc fut abandonné par son maître (il le crut du moins) et enchaîné dans un fourgon, au milieu d’un amoncellement de malles et de valises. Là commandait un dieu trapu et herculéen, qui faisait grand bruit et, en compagnie d’autres dieux, traînait, poussait, portait les colis, qu’il recevait ou débarquait. Croc-Blanc, dans cet inferno, ne reprit ses esprits qu’en reconnaissant, près de lui, les sacs de toile qui enfermaient les effets de son maître. Alors il se mit à monter la garde sur ces paquets.
Au bout d’une heure, Weedon Scott apparut.
— Il était temps que vous veniez ; grogna le dieu du fourgon. Votre chien ne prétend pas me laisser mettre un doigt sur vos colis.
Croc-Blanc fut emmené hors du fourgon. Il fut très étonné. La cité fantastique avait disparu. On l’avait enfermé dans une chambre qui était semblable à celle d’une maison et, à ce moment, la cité était autour de lui. Depuis, la cité s’était éclipsée. Sa rumeur ne bruissait plus à ses oreilles. Mais une souriante campagne, l’entourait, bai-