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XX

LE MAÎTRE D’AMOUR


Vingt-quatre heures s’étaient écoulées depuis que Croc-Blanc avait été libéré. La main qui lui avait rendu sa liberté était maintenant enveloppée d’un bandage, cachée par un pansement et soutenue par une écharpe, afin d’arrêter le sang.

Comme Scott s’approchait de lui, il fit entendre son grondement, qui signifiait qu’il ne voulait pas se soumettre au châtiment mérité. Car cette idée ne l’avait pas abandonné depuis la veille. Déjà, dans le passé, il avait subi des châtiments retardés. Or, il avait commis un sacrilège qualifié, en enfonçant ses dents dans la chair sacrée d’un dieu, d’un dieu à peau blanche, supérieur aux autres ! Il était dans l’ordre des choses et dans la coutume des dieux que cet acte fût terriblement payé.

Le dieu, s’étant avancé, s’assit à quelques pas de lui. Rien de dangereux en cela. Quand les dieux punissent, ils sont toujours debout. D’ailleurs, le dieu n’avait ni gourdin, ni fouet, ni arme à feu. Lui-même, en outre, était libre. Point de chaîne, ni de bâton, pour le retenir. Il lui était loisible de, s’échapper et de se mettre en sûreté, s’il y avait lieu.