Page:London - Croc-Blanc, 1923.djvu/235

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Non, ne le tuez pas.

— Je le tuerai, ne vous déplaise ! Regardez plutôt…

C’était maintenant au tour de Scott de plaider pour Croc-Blanc. Comment aurait-il pu s’amender en aussi peu de temps ? On ne pouvait déjà jeter le manche après la cognée. C’est lui Scott, qui s’était montré imprudent. Il était seul coupable.

Croc-Blanc, durant ce colloque, demeurait hérissé et agressif, décidé toujours à lutter contre le châtiment de plus en plus terrible qu’il avait conscience d’avoir encouru. Sans doute un traitement qui serait l’égal de celui que lui avait, un jour, infligé Beauty-Smith se préparait. Ce n’était plus toutefois vers Scott, mais vers Matt qu’il menaçait.

— Si je vous écoute, dit Matt, c’est moi qui vais être dévoré.

— Pas du tout, c’est à votre fusil, non à vous, qu’il en veut. Voyez comme il est intelligent ! Il sait, comme vous et moi, ce qu’est une arme à feu. Baissez votre fusil !

Matt obéit.

— Étonnant, en effet, s’exclama-t-il. Maintenant il ne dit plus rien. Cela vaut la peine de renouveler l’expérience.

Matt reprit son fusil, qu’il avait déposé contre la cabane, et Croc-Blanc de se remettre aussitôt à gronder. Matt reposa le fusil, fit mine de s’en éloigner, et les lèvres de Croc-Blanc redescendirent sur ses dents.

— Maintenant, dit Scott, faites jouer votre arme.