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dog. Il suait, tirait, soufflait, en s’exclamant, entre chaque effort :

— Brutes !

La foule commença à grogner et à murmurer. Les plus hardis protestèrent qu’on venait les déranger dans leur amusement. Mais ils se taisaient dès que le grand jeune homme, quittant son occupation, les fixait des yeux et les interpellait :

— Brutes ! Ignobles brutes !

— Tous vos efforts ne servent de rien, Mister Scott, dit Matt à la fin. Vous ne pourrez les séparer en vous y prenant ainsi.

Ils se relevèrent et examinèrent les deux bêtes, toujours rivées l’une à l’autre.

— Il ne saigne pas beaucoup, prononça Matt, et ne va pas mourir encore.

— La mort peut survenir dans un instant, répondit Scott. Là ! Voyez-vous ? Le bull-dog a remonté encore un peu sa morsure.

Il frappa Cherokee sur la tête, durement et plusieurs fois. Les dents, pour cela, ne se desserrèrent point. Cherokee remuait son tronçon de queue ; ce qui voulait dire qu’il comprenait la signification des coups, mais aussi qu’il savait être dans son droit et accomplir strictement son devoir, en refusant de lâcher sa prise.

— Allons ! Quelqu’un de vous ne viendra-t-il pas nous aider ? cria Scott à la foule, en désespoir de cause.

Mais son appel demeura vain. On se moqua de lui, on lui donna de facétieux conseils, on le blagua, avec ironie.

Il fouilla dans l’étui qui pendait à sa ceinture