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lequel il allait enfin pouvoir décharger sa haine.

Il bondit sur le mâtin et, d’un coup de crocs, lui déchira le côté du cou. Le mâtin secoua sa tête, en grondant horriblement, et s’élança à son tour sur Croc-Blanc, qui, sans attendre la riposte, se mit, selon sa tactique, à bondir à droite, à bondir à gauche, lançant ses crocs, puis reculant à nouveau, sans livrer prise un instant.

Du dehors, les hommes criaient et applaudissaient, tandis que Beauty-Smith était comme en extase du merveilleux succès de ses pratiques. Il n’y eut, dès l’abord, aucun espoir de victoire pour le mâtin. Il manquait de présence d’esprit dans la conduite du combat et ses mouvements étaient insuffisamment alertes. Finalement, il fut dégagé et traîné dehors par son propriétaire, tandis que Beauty-Smith frappait à tour de bras, avec son gourdin, sur le dos de Croc-Blanc pour lui faire lâcher prise. Il y eut alors le paiement d’un pari et des pièces de monnaie cliquetèrent dans la main de Beauty-Smith.

De ce jour, tout le désir de Croc-Blanc fut de voir des hommes se réunir autour de son enclos. Car cette réunion signifiait un combat, et c’était la seule voie qui lui restait pour extérioriser sa force de vie, pour exprimer la haine que Beauty-Smith lui avait savamment inculquée. Et de ses capacités combatives Beauty-Smith n’avait pas trop préjugé, car il demeurait invariablement le vainqueur.

Trois chiens, dans une de ces rencontres, furent successivement abattus par lui. Dans une autre, un loup adulte, nouvellement enlevé au Wild, fut