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XVII

LE RÈGNE DE LA HAINE


Sous la tutelle du dieu fou, Croc-Blanc devint à son tour un être vraiment diabolique. Il était tenu enchaîné dans un enclos situé derrière le fort et où Beauty-Smith venait l’agacer, l’irriter et le repousser vers l’état sauvage, par toutes sortes de menus tourments. L’homme avait découvert l’irritation spontanée du jeune loup, dès que celui-ci voyait rire de lui, et il ne manquait pas à cet amusement, qui faisait suite toujours à ses traitements inhumains. C’était un rire sonore et méprisant, à grands éclats, et, tout en riant, le dieu tendait ses doigts vers Croc-Blanc, en signe de dérision. Dans ces moments, Croc-Blanc sentait sa raison s’en aller. Dans les transports de rage auxquels il s’abandonnait, il devenait plus fou que Beauty-Smith lui-même.

Croc-Blanc avait été, hier, l’ennemi de sa race. Il devenait maintenant, avec une férocité encore accrue, l’ennemi de tout ce qui l’entourait. Sa haine était aveugle et sans la moindre étincelle de raison. Il haïssait la chaîne qui l’attachait, le passant qui l’épiait à travers les barreaux de son